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le jardin de bérénice

me rends parfaitement compte qu’il dut avoir beaucoup d’autorité : il était complètement désintéressé, puis il aimait les misérables, ce qui est divin. Il m’eût un peu choqué par sa dureté envers les puissants ; en outre, je ne puis guère aimer ceux sur qui je n’ai pas de prise, ces amis frottés d’huile qui me possèdent et que je ne possède pas. Avec ces réserves, je comprends que vous l’aimiez beaucoup, d’autant que c’est pour vous une façon de monopole. Vous avez en effet sur la plupart de ses fidèles cette supériorité d’avoir été mêlé si intimement à sa vie qu’en l’exaltant c’est encore vous que vous haussez.