Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/304

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sympathie plus forte qu’aucune politique ».

Qui donc avait répandu sur mon amie cette tristesse dont je la vis défaillante au Grau-le-Roi, dans les premiers jours d’octobre ? « C’est la fièvre des étangs », disait Charles Martin, toujours enclin aux explications plausibles et médiocres. Ah ! les étangs jusqu’alors n’avaient donné que de beaux rêves à la petite Bérénice ; jusqu’alors ses insomnies étaient enchantées de l’image de M. de Transe, et dans ses pires délires elle n’avait reçu de lui que les signes d’une tendre amitié. Morne aujourd’hui pendant de longues heures, c’était une jeune adultère qui