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le jardin de bérénice

Quand il était si évident que cet être infiniment sensible ne souffrait que d’avoir froissé les volontés mystérieuses de son instinct, Martin nous fatiguait de sa thérapeutique matérialiste. De l’entendre, je m’étonnais qu’il pût valoir si peu en vivant dans une telle société. Par ses seules définitions de Bérénice, il me déformait la délicieuse image que je m’étais composée d’elle d’après nos pédagogies. Sa médiocrité me conduisit même à cette réflexion que, si Petite-Secousse devait disparaître à son contact, il ne m’en coûterait pas plus de soupirs qu’elle mourût tout entière, car Petite-Secousse est la partie de Bérénice que j’ai jugée digne de toutes mes préférences.