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le jardin de bérénice

où chaque parcelle du monde témoigne l’effort secret de l’inconscient. Où je ne suis pas, c’est la mort ; j’accompagne partout la vie. C’est moi que tu aimais en toi, avant même que tu me connusses, quand tu refusais de te façonner aux conditions de l’existence parmi les barbares ; c’est pour atteindre le but où je t’invitais que tu voulus être un homme libre. Je suis dans tous cette part qui est froissée par le milieu. Mon frisson douloureux agite ceux-là mêmes qui sont le plus insolents de bonheur, et si tu observes avec clairvoyance, tu verras à t’attendrir sur eux : l’attitude provocatrice de celui-ci cache mal sa faiblesse, à laquelle il voudrait échapper ;