Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/335

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notre individualisme est opprimé. Que l’heureux s’épanouisse, que nous saisissions avec aisance la direction particulière de sa vie, on le conçoit. Mais les misérables ! Pour qu’auprès d’eux je profite, pour qu’ils s’entr’ouvrent et deviennent une fleur utile du jardin de Bérénice, soyons à même de les libérer ; qu’ils cessent d’abord d’être des opprimés !

Et nous-mêmes, d’autre part, pour échapper à la dissipation et à l’altération que nous subissons des contacts temporels ne convient-il pas que nous nous réfugions, comme dans un cloître, dans une forte indépendance matérielle ? Ce n’est qu’un expédient,