Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/65

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tinguait un ange qui sonne du cor et qui, le pieu à la main, poursuit une licorne réfugiée dans le giron d’une vierge.

Tout cela lui parut incompréhensible, mais nullement désordonné. Il était dans le tempérament de ce petit être sensible et résigné de considérer l’univers comme un immense rébus. Rien n’est plus judicieux, et seuls les esprits qu’absorbent de médiocres préoccupations cessent de rechercher le sens de ce vaste spectacle. À combien d’interprétations étranges et émouvantes la nature ne se prête-t-elle pas, elle qui sait à ses pires duretés donner les molles courbes de la beauté !

Quand, de son musée, Bérénice, orpheline, vint à Paris pour être ballerine