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le jardin de bérénice

vivifiait l’univers, jusqu’alors pour elle un peu morne.

Mais le mot essentiel sur la vie, la formule d’action, réduite à ce qu’en peut fournir une petite rêveuse de grande indigence intellectuelle, lui fut dit sous la galerie en demi-cloître du château.

Dans cette cour pleine de pierres tombales, de sculptures mutilées, de verdures et des herbes violentes du Languedoc, elle vit un débris gothique dont l’énergique symbolisme, ironie et vérité trop crues, la frappa singulièrement : c’était un monstre qui d’une main se mettait une pomme dans la bouche, et de l’autre, avec un doigt délicat, désignait le bas de son échine.