Page:Barrès - Le culte du moi : le jardin de Bérénice.djvu/80

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et de politiques nos relations devinrent presque cordiales.

Au milieu de ces délicates démarches, c’est Bérénice qui m’occupait. Arles, où rien n’est vulgaire, me parlait de l’enfant du musée du roi René. Ses arènes et ses temples dévastés manifestent que les hommes sont des flétrisseurs ; or si j’ai tant aimé ma petite amie, c’est qu’elle était pour moi une chose d’amertume. Mon inclination ne sera jamais sincère qu’envers ceux de qui la beauté fut humiliée : souvenirs décriés, enfants froissées, sentiments offensés. Saint-Trophime, humide et écrasé, dit une louange irrésistible à la solitude et s’offre comme un refuge contre la vie. J’y retrouve le