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BERTHA ET ROSETTE

À la ville, au milieu du luxe que procure l’argent, elle vivrait heureuse, loin de ces travaux des champs qu’elle méprisait, et auxquels tant de femmes de cultivateurs sont condamnées.

Grâce à son habileté, elle était délivrée du cauchemar d’avoir à partager la vie de l’un de ces rustres sans éducation et sans savoir. Enfin, elle l’avait le mari idéal, l’homme supérieur.

Il n’était pas son mari, mais peu lui importait. Ce n’était qu’une question de jours, de quelques jours tout au plus ; et puis Sam ne disait-il pas que le oui sacramentel n’était qu’une formalité.

Ce qui compte, c’est la volonté, disait-il. De la volonté. Rosette n’en avait plus.

À quoi bon faire l’histoire de Rosette plus longtemps. Cette histoire, c’est l’histoire banale des filles qui se perdent. C’est l’histoire triste et malheureuse, de toutes celles qui oublient leur devoir.

Rosette était perdue.