Page:Barré - L'emprise vol 1, Bertha et Rosette, 1929.djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
196
BERTHA ET ROSETTE

— Papa, c’est l’année nouvelle. Je vous la souhaite heureuse.

— Parait que tu es pressée ce matin.

Bientôt le papa parut ; ce fut la bénédiction. puis l’accolade générale.

Bertha était nerveuse. Elle se hâtait comme si le fait pour elle d’aller vite, devait amener plus tôt son promis.

Ça porte chance d’étrenner au jour de l’An ; aussi elle avait mis une robe neuve, bien modeste, mais qui lui allait à ravir. Sa sœur Monique, un peu taquine, lui cria :

— « Eh ! la Tremblay, tu t’es mise belle pas pour rire ! As-tu envie de te faire un nouveau cavalier ? »

— Pas pour moi, c’est un ancien bien cher. Mais toi ça pourrait bien en être un nouveau.

Bertha ne pensait pas si bien dire.

Les deux soldats étaient arrivés en cours de nuit. Sans arrêter nulle part, ils se rendirent chez M. Neuville. C’était encore la nuit. Mais quand on a été trois ans sans voir sa fiancée, on peut bien se permettre d’arriver