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BERTHA ET ROSETTE

L’esprit du soldat allait ainsi de supposition en déduction, et il en venait pour ainsi dire à voir les choses possibles.

Il se représentait sa Bertha, si belle et si bonne, l’abandonnant, lui, le Canadien pauvre d’argent, mais si riche de santé et de qualités physiques et morales.

Il se voyait abandonné pour un de ces riches étrangers, qui ferait son malheur et celui de sa promise.

Oh ! ces riches, ces favorisés de la fortune qui dépensent leur vie au plaisir ; ces séducteurs qui viennent ainsi briser des vies. Car il le savait, ces riches Américains, ils aiment s’amuser de nos paysannes, les séduire et les perdre, mais les marier, c’est si rare ; on peut dire jamais.

Le soldat qui sans faiblesse avait souffert toutes les souffrances physiques, pleura. Qu’elles sont tristes, ces larmes d’homme fort et robuste !

Il réalisait la phrase écrite par Tit Luc :