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conscience de croyants

Lucette fut sur le point de répondre, mais elle se contint. À quoi bon discuter les théories de sa cousine : elle avait besoin d’elle. Mieux valait ne pas la contredire, et, plus tard, aviser aux moyens d’organiser sa vie.

Rosette connaissait bien sa ville de Montréal. Elle savait bien à quelles portes frapper pour une protection ou une place à l’hôpital. Elle avait de l’argent, elle avait aussi des relations, relations louches peut-être, mais parfois ce sont les plus puissantes. Tel grand homme, tel personnage important que l’amitié ou la reconnaissance d’un service reçu ne ferait pas agir se fera parfois le valet d’une courtisane, à seule fin d’éviter le scandale qui résulterait de la mise au jour de ses relations avec telle ou telle tenancière de maison interlope.

Laissons ces détails sans intérêt. Au printemps de 1928, nous retrouvons Luce Neuville derrière un comptoir de magasins. Sa foi vive, sa conscience droite, la direction d’un saint prêtre, l’ont préservée du gouffre de la