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conscience de croyants

— Pas un sou pour ma terre.

— Comment, pas un sou, allez-vous essayer de me faire accroire que dans un pays civilisé on peut détruire la propriété d’un homme et pas lui donner un sou ? Vraiment, je ne puis croire cela.

— Pourtant c’est vrai que je n’ai pas eu un sou pour ma terre. Si on me payait la moitié de ce que ma terre valait, je m’en achèterais une autre plutôt que d’être à ferme et de m’engager ici et là à la journée pour avoir de quoi manger.

— Mais les journaux ne parlent pas de cela, au moins pas les journaux que je lis.

— Lisez-vous le Devoir ?

— Non.

— Lisez-vous l’Action Catholique, le Bulletin des Agriculteurs ?

— Non, ces journaux ne m’intéressent pas.

— Eh bien, ces journaux-là ne se vendent pas aux capitalistes ou aux politiciens. Si vous les lisiez, vous sauriez que nous, du Lac St-Jean, nous avons été dépouillés de nos ter-