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conscience de croyants

Le rescapé écoutait les divagations de son sauveteur qui semblait s’animer à mesure que montait la fièvre.

C’était l’histoire de sa vie que faisait le malheureux ; c’était encore ce cri de sa foi et de son patriotisme qu’il adressait aux dirigeants. « Par vos exemples, vous allez faire de notre peuple un peuple de voleurs et de vendus. »

Puis, il suppliait Lucette de ne pas l’abandonner. « Lucette chérie, tu m’as promis pour toujours. Ces prétendus riches n’ont pas de cœur, jamais tu ne seras heureuse avec leur or et leurs parures et puis ton Juif, je m’en vas le tuer ! Oui, le tuer ! Le père B. ne sera pas toujours là pour le sauver. Je le tuerai et puis il ne sera plus là pour te tenter. »

Puis il fredonnait le refrain de la chanson du mauvais riche : « Riche maudit, rebut de la nature, tu l’as conduite dans la perdition. »

« Viens avec moi, Lucette. Dans ma maison ! Mais non ! L’eau monte ! Au secours ! La compagnie va tout noyer ! M. le maire ! Qui avait