Page:Barré - L'emprise vol 2, Conscience de croyants, 1930.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
50
conscience de croyants

deux enfants restèrent chez le grand’père maternel et leur père, que l’incendie et la banqueroute n’avaient pas appauvri, leur payait une pension de dix piastres par semaine.

Madame Leterrier avait décidé qu’avec une telle pension on pouvait payer une fille. Elle avait tant fait que Robert Neuville avait consenti à laisser aller sa fille.

Sept piastres par semaine et nourrie, c’est bon à gagner, d’autant plus que c’était une bonne maison. Les Leterrier étaient du monde de la haute où on se respectait. Lucette serait bien traitée. Il n’y avait pas d’inquiétude à avoir. Elle serait considérée comme la fille de la maison. Et puis ! Et puis !

Irénée, que Lucette consulta, eut un pressentiment. Pourquoi t’en aller en ville ? Reste donc chez tes parents, tu es bien ; dans quelques mois nous nous marierons. À quoi bon gagner des piastres ? À quoi bon être si bien habillée ? Je t’aime assez comme cela.

Mais Lucette ne l’entendait pas ainsi. Elle répondit : je veux me gagner un ménage. En