Je suis le cœur de la vertu…,
Je suis l’âme de la sagesse....
Je suis la douceur qui redresse....
Je suis l’unique hôte opportun…
J’étais née avant toutes causes
Et je verrai la fin de tous
Les effets, étoiles et roses[1].
Elle apporte l’apaisement et l’espérance. Cette dernière
vertu dont on retrouve le nom et l’éloge dans tous les
poèmes religieux de Verlaine, est l’unique raison de sa foi et de
son mysticisme. La religion, dit-il, est grosse d’espérance
[2].
C’est parce qu’il espère qu’il se reproche de ratiociner sur
ses fautes et ses douleurs.
Au lieu d’être un cœur pénitent
Tout simple et tout aimable en somme,
Sans plus l’astuce du vieil homme
Et sans plus l’orgueil protestant[3].
C’est parce qu’il espère qu’il s’humilie en des actes de
contrition d’un lyrisme aussi excessif que magnifique :
O mon Dieu, vous m’avez blessé d’amour[4].
C’est enfin et toujours parce qu’il espère qu’il connaît ces
terreurs où l’âme du chrétien a l’appréhension délicieuse du
bonheur auquel elle aspire :
J’ai l’extase et j’ai la terreur d’être choisi[5].
Dans ce ravissement de l’âme, Verlaine éprouve des sensations
indéfinissables, celles que connaissent aux heures
de crise les visionnaires :
Un glas lent se répand des clochers de la cathédrale,
Répandu par toutes les campaniles du diocèse…
Chacun s’en fut coucher reconduit par la voix dolente