Page:Barsalou - Ryno.pdf/21

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qui m’appartenait bien, une part grandiose des choses de ce monde, sur laquelle j’avais posé ma main de lionne. — Je ne vous ai pas abandonné, vous ne m’avez pas quittée, — mais je vous ai donné de mon plein gré, de mon propre mouvement, comme un bien dont j’étais la souveraine maîtresse. — Les sacrifices qu’on s’impose sont pleins d’une douceur amère, et les pleurs que j’ai versés lors de notre séparation ne furent pas sans charme. — Si l’on eût voulu vous prendre à moi, Ryno, je vous aurais défendu avec toute l’énergie de mon cœur ; mais je vous donnais, et cette distinction, qui peut sembler à quelques-uns trop subtile, me prêta cette force et ce calme dont s’étonnèrent nos amis. — Néanmoins je me demandais parfois si la vie valait un tel sacrifice, et je craignais de me tromper sur