Page:Barsalou - Ryno.pdf/69

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

oublié tout ce qui n’est pas lui… Comme le soir est lent à venir ! S’il ne m’aimait plus !… S’il lui était arrivé malheur !… Et j’écoute chaque bruit, et mon cœur bat à se rompre à chaque voiture qui traverse ma rue… Mais le voilà !… c’est lui !… J’entends un pas précipité dans le salon ! Le voilà !… Avec quelle impétueuse ardeur je m’élance dans les bras qu’il me tend ! Comme il me retient avec amour sur sa poitrine émue ! Que je l’aime, ô ma sœur, que je l’aime !…

Il est si noble et si beau, si jaloux et si tendre. Depuis deux mois, c’est une félicité si parfaite ! J’ai tout oublié pour lui, Hélène, jusqu’à mon douloureux passé !… Je ne vois plus personne : j’ai congédié cette escorte galante que l’on voyait en tout lieu m’entourer. Eh ! que m’importent maintenant le monde et ses hommages ? Il m’oublieront