Page:Barsalou - Ryno.pdf/70

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tous comme je les oublie. — Je suis morte pour eux désormais… Oh ! tu ne me reconnaîtrais pas, Hélène… Il n’aimait pas le luxe de mes toilettes, mes longues robes traînantes et mes mains chargées de bijoux. Pour lui plaire, j’ai lissé sur mon front tendrement humilié mes cheveux rebelles ; j’ai dépouillé mes doigts de leur riche parure. Je ne porte que des robes strictement montantes et dont les grandes manches cachent ces bras dont j’étais un peu vaine, mais qui ne m’appartiennent plus… J’ai l’air d’une puritaine, tandis que mon cœur brûle du feu de l’amour, et je te jure bien que nul au monde, en voyant passer devant lui cette femme si pâle et si sérieuse, ne se doute de mon ardente passion. Qui m’eût dit qu’un jour viendrait où le regard d’un homme me ferait tressaillir ; que pour lui j’abandonne-