Page:Barsalou - Ryno.pdf/93

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rapides allures, elles descendent d’un pas lent jusque sur ton lit de cailloux de neige, pour s’abreuver à longs traits. — L’enfant qui les conduit traverse, sur la pointe du pied, les pierres polies par tes baisers, tandis que sa mère sourit à sa jeune hardiesse. Reste, reste avec nous !… donne-nous le sage exemple de la modération, de la retenue, du bonheur paisible… Heureux ceux qui vivent ignorés, loin du bruit des villes, des passions brûlantes et insensées !… Reviens, ô ma Fulvie ! ne va pas plus loin ; n’en as-tu pas assez de ces émotions qui te tuent et font pâlir ton jeune visage ! Que le souvenir de Ryno et de ses passions te garde contre toi-même ! Je redoute ton amour pour Daniel, plus encore que l’amour bizarre de Ryno. — Tu vas vivre avec ton propre cœur, maintenant, Fulvie ; Dieu veuille que