Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/123

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l’unité de Dieu, présidant à l’ordre universel, comme le général est le chef de son armée, comme le père de famille est le maître unique d’une maison bien ordonnée. Il va même jusqu’à réfuter, en quelques mots, le système insensé des deux principes, entre lesquels se diviserait l’univers, livré, entre le bien et le mal, à la plus effroyable anarchie ; et il termine le XIIe livre de sa Philosophie première, le plus précieux de tous, en répétant le fameux vers d’Homère :

Plusieurs chefs sont un mal ; il ne faut qu’un seul chef.

Avec Aristote, arrêtons-nous quelques instants sur ces sommets, que bien peu de philosophes ont gravis d’un pas aussi puissant, et où bien moins encore ont trouvé plus de lumière. Aristote s’y est complu ; il s’y est reposé, après une longue et pénible route, au travers de toutes les choses de la nature et de la pensée, au travers du monde sensible et du monde intelligible, parcourus dans tous les sens. Puisse son exemple servir d’enseignement à d’autres, qui croient marcher