Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/128

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antique ne paraît inférieur à aucun, s’il est même supérieur à la plupart, on peut être certain que la gloire ne s’est pas trompée pour lui plus que pour eux. A quelque éloignement qu’il soit de nous, il faut le placer parmi les génies qui ont été les plus bienfaisants et les plus féconds. Étudié dans ses théories principales, il semble être de nos contemporains ; et, sauf quelques singularités d’expression, il parle notre langue. Il faut l’écouter très attentivement pour le bien entendre ; mais c’est uniquement parce qu’il est profond ; ce n’est pas parce qu’il est obscur. Personne n’a été plus maître de sa pensée ; et là où il a pu l’amener à sa perfection, elle est d’une clarté et d’une concision que les plus habiles pourraient souhaiter, parce qu’ils ne les ont pas toujours trouvées.

S’il faut franchir deux mille ans entre lui et Descartes, c’est que, durant ce si long intervalle, la Métaphysique, sans avoir été stérile, n’a pas produit de monuments qu’on puisse assimiler au sien.

Parmi les successeurs immédiats de Platon et d’Aristote, dans l’Académie et dans le