Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/144

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pas, et qui, par eux-mêmes, sont déjà bien assez épineux.

La première cause de toutes les aberrations de Spinoza, c’est d’avoir pris une définition pour point de départ ; c’est d’avoir cru qu’il pouvait construire, sur cette base étroite et fragile, tout un système de philosophie, de morale, de métaphysique et de théodicée. Une définition est nécessairement arbitraire ; car, en supposant même qu’elle soit exacte, elle peut toujours sembler incomplète ; il est toujours permis d’y ajouter on d’en retrancher quelque chose ; elle ne porte jamais avec elle son évidence. On doit se garder de confondre une définition avec un axiome. Ce qui donne à l’axiome son autorité, c’est qu’il est évident par lui-même, et qu’il n’a pas besoin d’être démontré. C’est ainsi qu’Aristote a pu poser comme un axiome irréfutable le principe de contradiction, et s’en servir pour vaincre le Scepticisme ; c’est ainsi que Descartes a pu poser son axiome souverain, qu’on peut, à juste titre, appeler l’axiome des axiomes. Il n’y a rien d’arbitraire, ni dans le principe de con-