Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/150

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étendue. Il a eu beaucoup moins d’influence que Spinoza, qu’il combattait, non sans motif, et surtout moins que le Cartésianisme, qu’il a poursuivi, avec une malveillance et une injustice peu dignes d’un philosophe. C’est que Leibniz n’a point eu de méthode, et qu’il a méconnu la vérité de celle de Descartes. Aussi, n’a-t-il pas réformé la Philosophie première, ainsi qu’il s’en flattait ; il n’a pas même donné une définition acceptable de la substance. Sa théorie des Monades, ainsi que l’Harmonie préétablie, sont reléguées dès longtemps parmi les rêves philosophiques. Son monument principal, c’est encore sa réfutation de Locke. Mais une polémique n’est point un système. Le même défaut se retrouve dans sa théodicée, où il est bien difficile, en dehors de l’Optimisme, de saisir ses opinions personnelles, parce qu’il est trop occupé à combattre les opinions d’autrui. Il ne réussit pas plus à établir la conformité de la raison et de la foi, qu’il n’avait réussi à concilier les protestants et les catholiques. En un mot, quel que soit son génie, il est en philosophie à une distance