Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/151

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

considérable de Descartes, qu’il n’a pas toujours bien compris, et qu’il a peut-être calomnié.

Leibniz n’avait fait qu’annoncer la réforme de la Philosophie première, sans l’accomplir. Kant reprend cette périlleuse entreprise. En se guidant sur Copernic, il se flatte de changer du tout au tout le point de vue, et de découvrir enfin la vérité, qui avait jusqu’à lui échappé à tout le monde. L’astronome réformateur avait fondé une science nouvelle et exacte, eu faisant tourner la terre autour du soleil, et en infligeant, au témoignage des sens et à l’opinion vulgaire, le démenti de la raison. Le philosophe crut pouvoir faire une révolution semblable pour la Métaphysique, en répudiant toute intervention de la sensibilité, et en se renfermant rigoureusement dans ce qu’il appelle la Raison pure. Selon lui, « la Métaphysique « consiste exclusivement dans la connaissance rationnelle spéculative, et elle s’élève au-dessus de l’expérience par les concepts seuls. Mais, ajoute-t-il, elle n’a pas été assez heureuse jusqu’ici pour con-