Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/159

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Aristote, à la fin de sa Métaphysique. Ce n’est pas là non plus ce que demande le sens commun ; et ces démences d’une spéculation sacrilège, autant qu’immodeste, ont amené un chaos de systèmes qui ne devait finir que par un scepticisme général, et par le mépris de toute philosophie. Kant n’est pas responsable de tout ce mal ; mais c’est lui qui l’a provoqué, quoiqu’on voulant le prévenir. En supposant qu’il sentît les approches de cet effroyable orage, il n’aura fait que les efforts les plus stériles pour le conjurer, et il en aura précipité l’explosion.

La conclusion qui ressort de cette rapide revue de l’histoire de la philosophie, c’est qu’Aristote doit être rangé parmi les plus grands métaphysiciens de tous les siècles ; sa doctrine est, avec celle de Descartes, une des plus solides et des plus claires qui se soient jamais produites.

Mais, sans négliger l’histoire et ses enseignements, élevons-nous au-dessus d’elle ; et recherchons, à cette heure, non plus ce que la Métaphysique a pu être dans le passé, et chez tous les peuples un peu éclairés, mais