Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/192

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les religions. Sans doute, on est fort excusable d’être choqué de ces légendes merveilleuses et absurdes, qui ne répondent qu’aux délires de l’imagination, de ces miracles le plus fréquemment sans but et de simple fantaisie, de ces mythes inintelligibles qu’on trouve dans le Bouddhisme, dans les monuments brahmaniques, dans le Mazdéisme, dans le Paganisme, et dans tant d’autres cultes. Mais on doit se sentir porté à l’indulgence quand on se rappelle comment se fondent les religions, et de quels éléments se compose l’étrange diversité du genre humain. Ce qui donne tant de prix à la sagesse, c’est qu’elle est excessivement rare ; et si quelque chose peut nous causer de l’étonnement, c’est que, d’un pareil mélange, il soit sorti tout ce bien et toutes ces vérités sublimes, qu’une raison sagace et bienveillante découvre, sans trop de peine, sous des ténèbres et sous des non-sens. Et puis, la philosophie doit être assez impartiale, dans sa propre cause, pour avouer que, elle aussi, prête à des critiques que la religion n’est pas seule à mériter. La métaphysique, telle qu’elle a