Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/198

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acquises. Sous ce rapport, la science pure se confond absolument avec la philosophie. Elles ne se distinguent entre, elles que par une différence de forme à peu près insignifiante, l’une se limitant à la spécialité d’un objet, l’autre s’efforçant à être complète et totale. Une autre ressemblance, c’est que la science ne vit pas plus que la philosophie, sans liberté et sans indépendance. Elle a les mêmes revendications, peut-être plus vives encore, quand ces deux biens, qui lui sont indispensables, viennent à lui être contestés. Quelles plaintes n’a pas soulevées le procès de Galilée ! Quels souvenirs, souvent exagérés, n’a-t-il pas entretenus dans la mémoire de tous les savants ! On n’a point à s étonner de ces doléances, qui sont très justes. Pourtant, si l’on compare le sort de Galilée, en le supposant aussi déplorable qu’on voudra, avec le sort de Campanella, son contemporain, avec le sort de Jordano Bruno, de Vanini, et, dans l’Antiquité, avec celui de Socrate, on voit que le martyrologe de la science est bien doux à côté de celui de la philosophie. Mais, il ne s’agit point ici