Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/202

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leurs de religions, qui sont aussi des métaphysiciens à leur manière, se soient trompés du tout au tout, et que, en expliquant à l’homme ce qu’il est, d’où il vient, et le monde où il vit, ils n’aient donné à sa foi à la leur que l’appui d’un rêve ? Enfin, genre humain, en croyant aux philosophes et aux chefs de ses religions, en les admirant et en les suivant docilement, n’a-t-il fait que marcher à l’obscurité, en s’imaginant qu’il marchait à la lumière ? Sans doute, le genre humain, et ses instituteurs religieux, ne font pas œuvre de science. Mais les philosophes, qui portèrent les noms que nous venons de rappeler, n’avoir pas fait de science, tandis qu’ils ont été convaincus, pendant toute la durée de leur glorieuse carrière, qu’ils faisaient de la science la plus solide, et la plus utile ! C’est là un paradoxe tellement surprenant qu’il semble à peine discutable. Réprouver tout ensemble, et le genre humain, elles religions, et la philosophie ! Qui peut être assez sûr de soi pour se permettre une telle outrecuidance ?

Afin de savoir si la Métaphysique est une