Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/205

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l’être un genre quelconque de phénomènes. Même, il faut dire que cet objet est mieux circonscrit et plus déterminé qu’aucun autre. Descartes nous l’enseigne, avec l’autorité qui entoure son grand nom. La pensée, repliée sur elle-même, est l’objet scientifique que la Philosophie première étudie, et qui lui fournit tous les faits qu’elle observe. Elle y trouve à la fois, par l’évidence, le critérium de toute vérité, et le fondement de toute certitude ; elle y trouve la notion de Dieu, de qui vient la pensée dans l’homme ; et la notion du monde extérieur, qui, tout aussi bien que la pensée, est réel et est œuvre divine.

Un avantage incomparable qui appartient à la Métaphysique, c’est qu’elle n’a pas besoin de sortir de sa propre enceinte, comme le reste des sciences, pour avoir une méthode. L’esprit, en se prenant pour le sujet immédiat, et toujours présent, de son observation, trouve, dans la réflexion et dans la conscience, une lumière qu’aucune lumière du dehors ne peut égaler, et qui est le foyer de toutes les autres. Les phénomènes extérieurs