Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/217

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les sciences ont faites et peuvent faire.

Les savants devraient donc traiter la Métaphysique un peu. mieux qu’ils ne le font d’ordinaire ; et ne pas nier, sans examen, qu’elle soit une science. Mais ce qui excuse leur méprise, au moins en partie, c’est qu’ils n’en sont pas seuls responsables, et qu’ils ont rencontré des complices dans le camp qu’ils attaquent. Parmi les philosophes, il en est qui, se trompant comme les savants, ont prétendu faire de la philosophie une science naturelle. A leurs yeux, ce pourrait être pour elle une gloire longtemps attendue, et même une réhabilitation, si elle voulait bien se livrer, après tant d’écarts, à de patientes et véridiques observations, qui se transmettraient de siècle en siècle, et qui constitueraient enfin un système régulier et réellement scientifique, destiné à se développer d’âge en âge. A en croire ces réformateurs timorés, la philosophie n’auraitguère fait jusqu’à ce jour que s’égarer ; elle serait hors du droit chemin ; et ce serait aux sciences naturelles de le lui montrer, en la forçant à les y suivre. L’idée n’était peut-