Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/220

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pas. Par les labeurs qu’une croyance philosophique demande à celui qui veut se la faire, par la clarté incomparable qu’il trouve en cette croyance, par la certitude absolue qu’elle a pour lui, par les conséquences que sa raison en tire, c’est une science, qui n’est pas seulement l’égale de toutes les sciences dites exactes, mais qui leur est infiniment supérieure, parce qu’on croit à soi-même bien plus encore qu’on ne croit au monde sensible. Mais, d’autre part, la Métaphysique n’est point une science, en ce sens qu’une doctrine ainsi formée ne s’impose pas comme les faits attestés par la sensation s’imposent à qui veut les observer. On acquiesce, ou l’on résiste, aux faits de conscience observés par un autre, selon qu’on les retrouve, ou qu’on ne les retrouve pas dans sa propre conscience. Mais des croyances, instinctives ou réfléchies, qui obligent les peuples et les individus aux derniers sacrifices, peuvent passer pour aussi certaines, au moins, que les observations scientifiques les plus précises et les mieux constatées. Descartes a cru faire de la science dans son