Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/235

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doit le classer parmi les animaux ; qui en doute ? Mais le corps est la moindre partie de l’homme. C’est l’âme, la raison, l’intelligence, qui sont l’homme proprement dit. L’âme n’appartient qu’à l’homme tout seul, tandis que le corps lui est commun, sauf des différences superficielles, avec une multitude d’êtres, dont quelques-uns sont même, sous ce rapport, bien plus parfaits que lui. On n’attend pas que les savants s’en rapportent aux philosophes, qui n’ont cessé d’accumuler sur ce sujet capital les démonstrations les plus décisives. Mais les savants devraient en croire les naturalistes, et à leur tête, Buffon, le plus grand de tous. Après avoir décrit l’âme de l’homme, en traits dlignes de Descartes, Buffon s’écrie, avec une indignation qui rappelle celle d’Aristote contre le Scepticisme : « Pourquoi vouloir retrancher de l’histoire naturelle de l’homme l’histoire de la partie la plus noble de son être ? Pourquoi l’avilir mal à propos, et vouloir nous forcer à ne le voir que comme un animal, tandis qu’il est, en effet, d’une nature très différente,