Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/243

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naître dans les imaginations orientales, mais qui, dans notre Occident,. devrait faire rougir les savants, qui se piquent de si bien observer les choses. Est-il un seul fait qui prouve que la loi morale produise dans la bête les effets qu’elle produit chez l’homme ? Tous les faits sans exception, ne prouvent-ils pas absolument le contraire ?

Mais la loi morale n’est pas seulement une barrière insurmontable entre l’homme et la brute ; c’est encore elle, et elle seule ; qui fait que l’homme a une destinée, tandis que les autres êtres n’en ont point, ou que, s’ils en ont une, noms ne la connaissons pas. Chacun de nous peut s’assurer dans cette vie, et se préparer pour l’autre, un destin, qui dépend de notre libre arbitre. Dans la mesure où la Providence l’a voulu, nous pouvons accomplir la loi morale ou la violer ; nous pouvons obéir à la voix de la raison, qui s’adresse à notre conscience, ou y rester sourds. C’estla condition. de l’homme, Pleine de grandeur ou de bassesse, selon qu’il se soumet, ouqu’il se révolte, selon qu’il permet la prédominance à l’un des deux principes dont il