Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/244

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composé. C’est cette lutte du bien contre le mal en nous, qui nous conquiert la part de mérite moral que nous pouvons avoir. Ce sont les alternatives et les péripéties de ce combat secret qui forment tout le tissu de notre existence vraiment humaine et raisonnable. Mais, que l’homme ait obéi à la loi ou qu’il l’ait enfreinte, ne doit-il pas en rendre compte à celui qui l’a faite, sans lui, et qui est l’infaillible témoin de ce qui se passe dans les profondeurs insondables du cœur humain ? Les lois que les nations se donnent, ne punissent que les fautes les plus grossières, les plus nuisibles elles plus apparentes ; les coupables qu’atteignent les lois écrites sont des exceptions dangereuses, auxquelles les sociétés doivent infliger un châtiment immédiat. Mais, nous avons beau être innocents devant un tribunal infiniment plus délicat et plus éclairé que les nôtres, nous n’avons pas moins à y comparaître, pour que le suprême législateur juge, dans son équité, jusqu’à quel point nos âmes ont observé sa loi, ou l’ont méconnue.

Pensée et conscience dans l’homme, loi