Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/248

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pas à blâmer sans réserve ; et nous aurions d’autant plus tort de les critiquer que notre temps, qui se croit si éclairé, n’est pas à l’abri de tout reproche, et que, parfois, il égale la crédulité du Paganisme, si même il ne la surpasse. D’autre part, supposer que la providence puisse être absente de l’homme, quand elle est présente partout, depuis la végétation de la plante et l’instinct des animaux, jusqu’à l’harmonie éternelle des mondes qui circulent dans l’espace, c’est un excès en sens contraire. Mais, dans quelle mesure la Providence s’occupe-t-elle de chacun de nous ? Voilà le problème, dont la philosophie peut seule nous offrir la solution pratique et modérée. C’est à chacun de s’observer et de savoir ce qu’il en est, sans prétendre imposer à ses semblables la foi qu’il s’est faite, et qui ne peut avoir de valeur que pour lui.

Tel est le résultat dernier auquel aboutit tout l’effort de l’esprit humain, depuis ces philosophies incertaines et confuses où l’homme sait à peine se distinguer de tout