Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/249

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ce qui l’entoure, jusqu’à ces philosophies lumineuses et vraies, où il est en pleine possession de lui-même, et où il analyse, avec admiration et reconnaissance, les étonnantes facultés de son âme. Apprendre à l’individu, non pas précisément ce qu’il est, mais lui apprendre à le savoir par lui-même et pour lui-même, dans une absolue indépendance, voilà le sérieux et perpétuel service que nous rend la philosophie. Chez bien des peuples, pendant de longues périodes de temps, dans des races entières, elle n’a pu que bégayer. Dans toute l’Asie, depuis la Chine jusqu’à l’Inde, à la Perse et au monde musulman, ses essais sont informes ; et il est peu probable que, dans ces pays, au sein de ces nations, d’ailleurs très bien douées à quelques égards, la philosophie puisse jamais prendre un développement qu’elle n’a point connu dans le passé, qu’elle est incapable de se donner spontanément chez ces peuples, et qu’elle ne pourra peut-être même pas recevoir, avec tant d’autres bienfaits, de La part d’étrangers plus heureux.

Quelles que soient les lacunes trop réelles