Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/254

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ils naissent à l’aventure ; et, pour savoir pleinement quelle en est la secrète origine, il faudrait être dans les conseils de Dieu, qui fait des philosophes, comme il fait des poètes et des artistes, les répartissant aux peuples et aux âges selon des desseins qui nous dépassent. La loi, s’il y en a une, nous échappe. Certainement, il est bon de la chercher ; mais on peut douter qu’elle soit encore comprise. Il n’y a pas non plus de loi dans la succession des poètes, puisque le plus grand de tous en est aussi le premier par la date, comme par le génie.

La philosophie y perd-elle quelque chose de son influence et de son utilité ? Pas le moins du monde. Quand elle trouve quelque parcelle de vérité, le trésor qu’elle met à découvert n’en a pas moins de prix, parce qu’il vient d’un penseur qui n’a ni aïeux, ni descendants. La philosophie peut se dire que ce qu’il y a de vraiment essentiel et de durable dans les conquêtes de la raison, lui appartient toujours, venant d’elle ou remontant jusqu’à elle.

Si les considérations qui précèdent ont