Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/258

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

elle se voit, dans notre siècle, aussi bien que parle passé, en face d’une religion qui exerce un immense et heureux empire, et en face de la science, qui a pris un prodigieux développement. L’une mérite le respect, l’autre l’admiration ; toutes deux exigent l’attention la plus constante du philosophe. Il peut leur demander quelques lumières, tout en jouissant des siennes, que rien ne peut remplacer.

Malgré les imperfections inévitables de toute œuvre humaine, la religion, telle qu’elle se montre dans nos sociétés européennes, est encore la plus grande et la plus vraie de toutes celles qui ont jamais paru ; il serait peut-être hasardeux d’ajouter, qui paraîtront jamais. Par ses origines qui remontent, avec la Bible, aux premiers âges de l’histoire, par les emprunts qu’elle a faits à l’Antiquité grecque et romaine, par les labeurs incomparables qui l’ont accrue depuis les Apôtres et les Pères de l’Église, par les Conciles qui ont successivement fixé le dogme et la jurisprudence sacrée, par les docteurs du Moyen-âge, et même par les ambitions