Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/262

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

relations de la Métaphysique avec les science contemporaine sont peut-être moins faciles et moins nettes qu’avec la religion. Le malentendu, qui dure depuis assez longtemps déjà, et qui remonte tout au moins à Bacon, s’accroît tous les jours par les progrès incessants que font les sciences. Pour sa part, la Métaphysique n’a guère à espérer des progrès semblables ; et, sauf l’apparition de quelque génie extraordinaire, elle ne dépassera pas le niveau qu’elle a atteint avec Socrate et Descartes. Au contraire, les conquêtes scientifiques semblent de plus en plus s’étendre ; les découvertes les plus inattendues s’accumulent, dans le champ de l’infini. Elles ont un retentissement universel ; et les sciences aujourd’hui remplissent, à peu près seules, le théâtre où se fixent les yeux de la foule. Elles y ont succédé aux lettres, qui naguère y tenaient une place exclusive ; et leur vogue n’est pas près de se tempérer, bien qu’un jour elle doive défaillir à son tour, sous l’ardeur d’une vogue contraire. La philosophie assiste à ces luttes sans les craindre, parce qu’elles doivent tourner au profit de