Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/74

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divins soit vraie ou qu’elle soit fausse, peu importe ; Aristote, qui la donne pour exacte, et qui semble en tirer justement quelque gloire, peut-il la méconnaître, quand il s’agit des Idées platoniciennes ? Ou le Dieu d’Aristote n’est pas cause finale au sens où il le dit, ou les Idées le sont au même titre. Le Banquet, le Phèdre, ne nous montrent-ils pas aussi les attraits invincibles de l’amour et de la beauté ? La Vénus-Uranie n’est-elle plus une Idée ? Ou Aristote doit renoncer à sa propre doctrine ; ou il doit accorder aux Idées qu’elles sont des causes finales, inférieures, mais analogues, au Dieu qu’il préconise, et qui, à bien des égards, est le vrai Dieu. Le Dieu d’Aristote est séparé du monde, au moins autant que les Idées sont séparées des choses, quand on les comprend mal ; et cependant Aristote ne refuse pas à son Dieu d’être une fin, puisqu’il en fait la cause finale de l’univers. Les Idées, même séparées, pourraient donc aussi être causes du mouvement ; et elles ne réduisent pas les choses à l’immobilité, ainsi qu’on les en accuse. Sans le mouvement, la nature n’existe