Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

plus, et l’étude en devient impossible au philosophe, c’est Aristote qui nous l’assure ; mais les Idées ne condamnent pas les choses à l’éternel repos, pas plus qu’elles n’en excluent l’Idée du bien.

En résumé, c’est à une condamnation absolue qu’Aristote en arrive. D’après lui, les Idées platoniciennes ne servent en rien à expliquer les choses. Heureusement, la sentence n’est pas sans appel, et le tribunal reste toujours celui de la vérité et de l’histoire. Ici l’on peut répéter : « Adhuc sub judice lis est. »

Après ce long, mais respectueux dissentiment avec Aristote, on est heureux de trouver à le louer sans réserve. Sa réfutation du Scepticisme, et son exposé du principe de contradiction sont des chefs-d’œuvre. Les deux théories se tiennent étroitement. Le Scepticisme ébranle la raison humaine dans ses fondements les plus secrets ; en la faisant douter de tout au dehors, il lui prépare ce suicide intime qui consiste à douter de soi, et à ruiner, du même coup, dans l’âme, toute croyance scientifique et toute moralité.