Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/84

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Ou bien ne feront-ils pas un détour, pour éviter le précipice qui les menace ? Admettront-ils encore, dans ce péril imminent, que tout est vrai et que tout est faux ? Et leur conduite s’accordera-t-elle avec leurs doctrines ? Se précipiteront-ils dans le trou, pour confirmer des paradoxes effrontés ? Si le médecin ordonne une potion, iront-ils en prendre une autre, à la place de celle qui doit les soulager ? S’ils ont soif, accepteront-ils des aliments solides, dont ils ne sentent pas le besoin, et qui seraient contraires au besoin trop réel qui les tourmente ? Il est clair que, dans tous ces cas, ils jugeront que l’une des deux alternatives vaut mieux que l’autre ; et, chose humiliante pour leur orgueil, ils seront, sans la moindre perplexité, de l’avis de tout le monde (05).

Il y a donc quelque chose d’absolu, malgré tout ce qu’en peuvent dire les sophistes. Personne ne reste indifférent et n’ouvre l’oreille à leurs conseils. Ils sont eux-mêmes