Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/94

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impliqué dans tout savoir, dans toute pensée, dans toute parole, qui a un sens quelconque.

Chaque mot dans le langage a une signification, qui doit être identique pour celui qui le prononce et pour celui qui l’entend. Le mot exprime toujours quelque chose d’individuel et de déterminé ; ce quelque chose, les mots combinés entre eux l’affirment ou le nient. Mais le mot doit être intelligible, et il ne peut pas avoir deux sens, en même temps, sur une même chose. Est-ce que, quand on prononce le mot Homme, l’auditeur peut supposer qu’il s’agit d’une trirème ou d’une muraille ? Si le sens pouvait ainsi varier, il n’y aurait plus de langage possible, et toute communication cesserait entre les humains. On peut donc affirmer, sans crainte d’objection quelconque, qu’on ne peut pas même combattre le principe de contradiction ; car, du moment qu’on ouvre la bouche pour exprimer quoi que ce soit, ce principe intervient à l’instant même dans toute sa force ; et celui qui affiche la prétention de le nier, ne peut pas faire autrement que