Page:Barthélemy-Saint-Hilaire - Métaphysique d’Aristote, tome 1, 1879.djvu/99

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n’a d’Être que dans un autre ; il ne peut exister seul, et il est toujours un attribut d’une substance ; il peut avoir un contraire ; et il est tantôt plus, et tantôt moins, ce qu’il est. La substance est tout l’opposé ; elle est en soi et pour soi ; elle est par elle seule ; et, pour exister, elle n’a pas besoin d’être dans une autre chose. Son existence, à l’état d’individu, lui donne une indépendance entière, à l’égard de toute autre substance individuelle. Elle a son domaine à part ; et c’est là ce qui fait qu’elle n’a pas de contraire possible. Les contraires sont dans le même genre, chacun à une des extrémités de ce genre ; mais la substance, étant à elle seule un genre, elle le remplit ; et le contraire n’y pourrait trouver place. Ce qui n’empêche pas que la substance, sans avoir rien qui lui soit directement contraire, ne puisse recevoir les contraires, non à la fois, mais tour à tour. Elle a telle qualité à un certain moment ; et la qualité contraire, à un autre moment. Mais c’est précisément parce qu’elle persiste, et subsiste, sous des qualités variables, qu’elle est la substance ; les qualités