Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/162

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ment pas, surtout avec une escorte de soldats, comme un malfaiteur… Nous autres au Canada, on n’est point accoutumé à ces manières-là… Pourquoi vouloir l’emmener de force ? il n’a rien fait de mal… Si le général Malbrough s’en va-t-en guerre — qu’il s’appelle comme il voudra — a affaire à la municipalité, qu’il vienne, on se parlera… Et patati, et patata !

L’étranger, abasourdi de cette grêle d’objections, a beau élever la voix d’un ton chaque fois qu’il peut placer un mot, rien n’y fait.

Il en est presque venu aux menaces, porte de temps à autre la main droite à la garde de son sabre, fait mine de vouloir appeler ses gens ; mais au moins dix rangées de têtes curieuses, plus haute que la sienne, lui barrent la vue de tous côtés. Ses hommes suivent cette scène de loin, sans oser bouger, retenus par la discipline qui les tient isolés autour de leurs automobiles.

Soudain, un grand cri part de la rue voisine :

— Les v’là, les fusils !


I. Brouilly del.
Soudain un grand cri partit de la rue voisine : — Les v’là, les fusils !

Et au même moment, toute une bande de jeunesses débouche sur la place en brandissant des carabines Winchester, des fusils de chasse