Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/207

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le Canada ne serait pas allié à l’Angleterre, quand même nous aurions été annexés aux États-Unis, encore ben mieux si nous avions déclaré l’Indépendance, le Canada était une trop belle bouchée pour ne pas tenter ces gourmands d’Allemands, qui se croient supérieurs à toutes les autres races, et qui par-dessus le marché sont assez bêtes pour le crier sur les toits. Eh ben ! ces safres-là, on va leur en faire avaler jusqu’à ce qu’ils en crèvent. J’ai pour ma part deux garçons d’enrôlés ; ils partent aussi enragés que moi-même. Je voudrais être à leur place, et si mon tour arrive, je t’assure qu’un homme fier, ce sera Baptiste !…

Si l’enthousiasme était à ce point monté dans les campagnes, que dire donc des grands centres ? L’immense ville de Montréal, sur son demi-million de population, fournissait à elle seule chaque jour des milliers de jeunes soldats. Étudiants, employés de commerce, ouvriers, riches et pauvres, c’était à qui passerait le premier à l’examen. Comme la plupart avaient déjà fait l’exercice, soit à l’école comme cadets ou comme volontaires à l’époque des camps