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tions comme si de rien n’eût été. Il avait réussi à négocier un emprunt temporaire qui lui avait permis de verser au trésor militaire la rançon de deux cent mille piastres imposée à la ville.

En échange, il avait obtenu, non sans peine et misère, après force pourparlers où il avait énergiquement tenu son bout, le rétablissement de la circulation des tramways à certaines heures du jour, ainsi que la reprise du service d’éclairage limité à quelques grandes rues seulement et aux usages domestiques.

Il ne cessait de défendre les intérêts de ses concitoyens et sa propre dignité contre les continuelles vexations du pouvoir militaire. Celui-ci avait exigé qu’on logeât un officier avec douze soldats dans l’Hôtel de Ville. Le commandant avait ordonné d’y installer treize lits. « Mettez-en quatorze », avait ajouté le maire.[1] Et il s’était lui-même installé en permanence, jour et nuit, dans ses appartements officiels. Surveillé comme il l’était, ce n’était donc pas lui qui pouvait rien tramer dans l’ombre.

Non plus les membres du gouvernement, qui

  1. Mot du bourgmestre de Bruxelles, août 1914.