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SIMILIA SIMILIBUS

diluviennes comme la canicule canadienne en est coutumière.

C’était l’un de ces orages d’été bienvenus après la sécheresse, qui faisaient dire aux gens : « C’est de l’or en barre pour les habitants ».

Cette fois, dans toutes les familles réunies pour le repas du soir, on se répétait à mi-voix, avec un petit air sinistre : « C’est du fer en barre pour les Allemands ! »

Le mot d’ordre avait circulé de bouche en bouche par toute la ville : à neuf heures sonnantes, sortie générale de tous les hommes et de toutes les armes disponibles, rassemblement au centre de chaque quartier, et marche en colonnes serrées dans la direction de la forteresse.

Qui fut dit fut fait. Au vif ébahissement des factionnaires allemands que la pluie battante forçait de chercher refuge sous les auvents ou dans les porches, les rues, longtemps après l’heure réglementaire du couvre-feu jusqu’ici généralement si bien observée, s’emplissaient de formes humaines qui semblaient surgir de terre.

Avant même d’avoir le temps de pousser un cri, ou de se servir de leurs carabines, que par