Page:Barthe - Similia similibus ou la guerre au Canada, 1916.djvu/238

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
230
SIMILIA SIMILIBUS

On imagine que les deux inséparables n’étaient pas loin. Ils suivaient de près le faux Prussien Franz, tous deux armés de carabines munies de leurs baïonnettes dont ils avaient en route débarrassé deux soldats de garde. Eux aussi allaient comme en rêve.

L’orage s’apaisait graduellement, les éclats de la foudre devenaient de moins en moins fréquents. Dans un déchirement de la nuée, une étoile apparut radieuse, humide. Au même moment, des clameurs joyeuses, des hourras retentissants montaient de la ville, saluant des roulements de tambour, des sonneries de clairon, comme le bruit lointain d’une troupe en marche. C’était l’armée canadienne qui faisait son entrée par le chemin de Sainte-Foy. Québec était repris !

Mais la mêlée n’en continuait pas moins dans l’intérieur de la forteresse. Franz, toujours sans armes, toujours insouciant de la mort, fonçait toujours sur l’ennemi. À ses côtés, Belmont et Smythe se battaient comme des lions. Soudain, le premier poussa un cri terrible. Biebenheim venait de se jeter sur lui l’épée à la main.